Octave Mirbeau et Claude Monet

Pour Mir­beau, Mon­et est le pre­mier à avoir su pein­dre la lumière, fix­er l’in­stan­ta­néité et don­ner la vie à la pein­ture. À défaut d’être un «dieu » capa­ble de faire sur­gir des mon­des ex nihi­lo, Mon­et est un démi­urge, qui impose à l’u­nivers des sen­sa­tions qu’il organ­ise, une har­monie et une beauté qui seules suff­isent «à expli­quer, à excuser ce malen­ten­du, ce crime : l’u­nivers » (Mir­beau, Dans le ciel, p. 47).

Pour lui, la nature est syn­onyme de vie, et la vie est une palette infinie de couleurs et de lumières qu’il retrou­ve dans toutes les œuvres de Mon­et. Afin de ne pas déflo­r­er son art, il n’analyse pas ses toiles suiv­ant des critères tech niques, et préfère user d’un vocab­u­laire riche et var­ié, col­oré et lumineux, Alors que Huys­mans reste sourd au nou­veau lan­gage du pein­tre, Mir­beau, lui, le sacre chantre de la nature : « Il y a du génie en M. Claude Mon­et. Jamais peut-être un œil humain n’a mieux réfléchi la splen­dide nature ; c’est un lyrique pour qui tout est poème : la mer, l’ar­bre, la fleur, le coteau, le nuage, tout éclate avec un débor­de­ment de vie énorme… Jamais je n’ai vu la nature inter­prétée avec une pareille élo­quence. C’est comme une fenêtre de prison obscure, brusque­ment ouverte sur la cam­pagne et l’in­fi­ni. Par cette fenêtre, il nous arrive des bouf­fées d’air chaud, de vio­lents par films, des fra­cas de soleil : il sem­ble que nous entrons dans la vie des choses, et que tout ce que nous a mon­tré l’art jusqu’à présent n’é­tait que du men­songe agréable et vide » (La France, 20 mai 1885).

« Dans une yole, au repos sur l’eau presque noire, sur l’eau pro­fonde d’une riv­ière ombragée, deux jeunes filles en robes claires, char­mantes de grâce et de sou­ple aban­don, sont assis­es. (…) Au pre­mier plan du tableau qui est d’eau tout entier, sur­face bril­lante, miroi­tante, courante, l’œil, peu à peu, enfonce dans cette fraîcheur d’onde, et décou­vre, à tra­vers les trans­parences liq­uides, toute une vie flo­rale inter­la­cus­tre d’ex­tra­or­di­naires végé­ta­tions sub­mergées, de longues algues fil­a­menteuses, qui, sous la poussée du courant, s’agi­tent, se tor­dent, s’échevelent … »
Octave Mir­beau, « Claude Mon­et », 7 mars 1891

« On peut dire de lui qu’il a véri­ta­ble­ment inven­té la mer, car il est le seul… qui l’ait com­prise ain­si et ren­due, avec ses changeants aspects, ses rythmes énormes, son mou­ve­ment ses reflets infi­nis et sans cesse renou­velés… »
Octave Mir­beau, Gil Blas, 13 mai 1887

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Dans le ciel

James Tissot, l’oublié de Nantes

James Tissot, l’oublié de Nantes

Dans Ouest-France de lun­di 6 juil­let, page Cul­tures, on lit sur trois colonnes un arti­cle sur le pein­tre James Tis­sot (1836 – 1902), né à Nantes, titré “L’oublié de Nantes, star à Paris”, qui fait…

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Octave Mirbeau et Camille Pissarro

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La pas­sion que Mir­beau éprou­ve pour Pis­sar­ro est pro­téi­forme : il admire le pein­tre sans réserve, et il aime l’homme comme un fils. Le cri­tique voit dans cet artiste un guide spir­ituel, un mod­èle d’harmonie morale, dont il partage les idées anar­chistes, le mépris des hon­neurs et des déco­ra­tions, et aus­si l’idolâtrie du culte de la nature. Plus qu’une sim­ple estime, c’est une véri­ta­ble et pro­fonde ami­tié qui lie ces deux hommes.

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Dans le ciel (1892)

Dans le ciel (1892)

Dans le ciel est un roman paru en feuil­leton dans les colonnes de L’É­cho de Paris du 20 sep­tem­bre 1892 au 2 mai 1893 et qui n’a été pub­lié en vol­ume qu’en 1989, aux Édi­tions de l’Échoppe, Caen,…

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