Dingo (1913)
Dernière œuvre narrative de Mirbeau, Dingo n’a pas pu être achevé par le romancier, dorénavant trop malade et affaibli pour mener son projet à terme. C’est donc Léon Werth qui a dû rédiger les derniers chapitres, sur les indications du grand écrivain, et en y insérant des articles antérieurs de Mirbeau, qui ne s’est jamais caché de l’aide dont il a ainsi bénéficié.
En rupture complète avec la tradition « réaliste », ce récit nous introduit dans un monde de fantaisie, où la galéjade et le mythe côtoient l’observation, et où la réalité la plus sordide, inspirée par les déboires rencontrés par le romancier à Cormeilles-en-Vexin, est transfigurée par le regard et l’imagination du narrateur. La fable, illustrant les apories du naturisme, fait bon ménage avec la caricature, et les plus burlesques hénaurmités ont droit de cité. De nouveau, ce n’est pas un homme qui est le héros du « roman », mais le propre chien de Mirbeau, Dingo…
En même temps qu’il renoue avec une tradition romanesque ludique remontant à Rabelais, Cervantès et Sterne, et qui refuse de se prendre au sérieux, Mirbeau ouvre une nouvelle fois la voie à la modernité, en mettant en œuvre une sorte d’autofiction avant la lettre : comme dans La 628-E8, il se met en effet en scène en tant que personnage fictif, fort différent, par bien des aspects, de l’auteur réel dont le nom figure sur la couverture.
De quoi désemparer le lecteur, dont les habitudes culturelles sont perpétuellement mises à mal.
Écrit par Pierre Michel pour le compte de la S.O.M.
Lire à ce sujet la préface des Éditions du boucher : PM-preface Dingo
LIBRAIRIE
Dingo
Le jardin des supplices (1899)
Ce roman, publié en 1899, au plus fort de l’affaire Dreyfus, à la veille du procès d’Alfred Dreyfus à Rennes, est le point d’orgue d’un long combat contre la société capitaliste. Le Jardin des supplices est d’abord un texte de combat dont les trois parties…
La 628-E8 (1907)
Dédiée à Fernand Charron, le constructeur de l’automobile « Charron 628-E8 », cette œuvre inclassable n’est ni un véritable roman, ni un reportage, ni même un récit de voyage digne de ce nom, dans la mesure où le romancier-narrateur n’a aucune prétention à la vérité…
Les 21 jours d’un neurasthénique (1901)
Comme Le Jardin des supplices, ce volume résulte d’un bricolage de textes : Mirbeau juxtapose quelque 55 contes cruels parus dans la presse entre 1887 et 1901, sans se soucier de camoufler les…
Le journal d’une femme de chambre (1900)
La première mouture du roman a paru en feuilleton dans L’Écho de Paris, du 20 octobre 1891 au 26 avril 1892. Mirbeau traverse alors une grave crise morale et conjugale, se sent frappé d’impuissance…
Dans le ciel (1892)
Dans le ciel est un roman paru en feuilleton dans les colonnes de L’Écho de Paris du 20 septembre 1892 au 2 mai 1893 et qui n’a été publié en volume qu’en 1989, aux Éditions de l’Échoppe, Caen,…
Perspectives sadiennes dans Le Jardin des supplices
Avec Octave Mirbeau, nous entrons de plain-pied dans le domaine du sacré profanatoire, entendu au sens bataillien, c’est-à-dire sacré de transgression. Il ne s’agit…